L’ubérisation : qu’est-ce que c’est ?

On a beaucoup entendu parler de l’ubérisation de la société ces derniers temps sans parfois en saisir le sens.  Nous nous penchons sur la question.

Ubérisation … c’est-à-dire ?

Derrière ce mot un peu barbare se cache un phénomène réel. C’est tout simplement le terme qui désigne un changement dans un rapport de force apporté par le numérique.

Vous connaissez évidemment la situation entre Uber (et tous les acteurs VTC) face aux taxis. Le marché était vieillissant, Uber l’a profondément changé en apportant une solution innovante et numérique. Vous l’aurez compris, c’est cet exemple qui a donné le nom.

Mais ce nouveau terme défini en fait une notion un peu plus ancienne et que l’on voyait partout il y a ça quelques années. Toutes les agences de communication digitale se voulaient disruptives ou parlaient de disruption. C’est exactement la même chose : on a juste remplacé un terme par un autre plus trendy.

Qui sont les acteurs de l’ubérisation ?

Ces acteurs, on en parle presque tout le temps et à moins que vous n’ayez été enfermé dans une grotte ces 3-4 dernières années, vous avez forcément entendu parler d’elles.

Airbnb réinvente l’hôtellerie, Blablacar change la donne du covoiturage,  OuiDrive digitalise les auto-écoles … Il existe plein d’acteurs différents qui par leurs modèles sont des game changers sur leur marché.

L’observatoire de l’ubérisation a mis à disposition sur son site une cartographie des secteurs ubérisés (consulter). D’après cette étude, bien que le phénomène soit global, il n’est pas pour autant homogène et on y retrouve des disparités. Alors que le secteur des taxis est fortement transformé, ceux des avocats et du bâtiment le sont moins.

Une chance pour l’économie ?

Pour répondre à cette question, je vais me permettre d’utiliser la vidéo réalisée par Dessine-moi l’éco.  Merci à eux.

Comme vous l’avez vu dans la vidéo, l’ubérisation suscite des débats entre les défenseurs et les détracteurs. Bien qu’elle présente plusieurs avantages non négligeables pour le consommateurs (meilleurs services, économies, …), elle fausse aussi la concurrence entre les acteurs historiques et les nouveaux entrants (taxes et réglementations différentes, absence de cadre légal pour certaines activités, …).

L’état a d’ailleurs un rôle à jouer en trouvant des accords avec les parties prenantes afin que chacun y trouve son compte. C’est d’ailleurs en ce sens que va la loi Sapin 2.

Et du côté du patronat ?

On a tendance à présenter les patrons d’entreprises « historiques » comme étant contre cette transformation et pour cause : elle remet en question toutes les certitudes liées à un secteur défini.

Mais ce n’est pas qu’une menace ! C’est aussi une opportunité pour les marchés concernés. Si on prend le cas Uber vs taxis, on constate que  cette confrontation a amené l’état à avancer et consolider le déploiement des applications liées au transport de personnes : le taxi. Le marché s’est donc ouvert à d’autres consommateurs grâce à Uber mais les taxis peuvent en profiter grâce à cette application.

Ainsi, ce changement, bien que parfois violent, peut être synonyme pour les grandes entreprises d’innovation et de ré-organisation. C’est d’ailleurs ce qu’explique Maurice Lévy, père de l’expression par ailleurs et PDG de Publicis, dans une interview sur BFMTV.

En conclusion

L’ubérisation change la donne, c’est une certitude. Dès lors que cette assertion est acceptée, aux entreprises concernées de s’adapter afin de ne pas se laisser dépasser par ses concurrents.

Ces sociétés doivent donc innover à la fois en termes de produits (création de nouveaux produits, mise à jour de produits existants), d’organisation (méthodologie des projets, espace de travail, profils recrutés…) et d’image (en accord avec son temps). Ce dernier point est capital : il ne faut pas oublier que ce sont les consommateurs qui ont le dernier mot puisque ce sont eux qui font l’acte d’achat.