IoT : évolution technologique à risques ?

L’IoT ou Internet of Things est un sigle qui englobe l’ensemble des objets connectés. En 2030, le nombre d’objets connectés pourraient s’élever à 30 milliards d’unités d’après le Journal du Net.  Ce marché en forte croissance pose des questions de sécurité à l’ère de la data.

L’IoT, un secteur porteur

Selon une étude du cabinet PAC, alors que le marché de l’IoT croît de 10% à 12% environs actuellement, il pourrait atteindre la barre des 15% de croissance par an dans le futur.  Rien que pour l’année 2015, 78 millions de objets ont été vendus, ce qui représente une hausse de 171,6% par rapport à 2014.

Cette croissance est portée par les objets dit de quantified self , c’est-à-dire des objets que l’on porte et qui quantifient notre activité. Ce sont par exemple les montres connectées d’Apple ou de Fitbit, qui mesurent nos performances physiques tout au long de la journée.

Un marché concurrentiel

Matt Turck et David Rogg, du fonds d’investissement FirstMark Capital ont réalisé un panorama des différents acteurs sur le marché. Outre le travail de recherche impressionnant, on note la pluralité des opportunités pour ce secteur .  Ils ont d’ailleurs de scinder le marché en trois typologies distinctes : les applications (Sonos, Monbaby, Retailnext, …), les plateformes (Zatar, Iobeam, Ivee, …) et les blocs qui permettent aux objets connectés d’exister (Intel, Toshiba, PTC, …).

Les bruits du digital | IoT : Une évolution technologique à risques ?

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Pas d’évolution sans sécurité

Mais le secteur doit faire face à un frein majeur : la sécurité des données. Tant pour le client que pour les entreprises les exploitant, la menace d’une cyber-attaque est présente.

Comme le mentionne Sophos dans un article très intéressant sur la sécurité relative à l’IoT, il n’existe pour le moment pas de protocoles ni de standards de sécurité entre les machines. Or, s’il y a bien un enjeu, c’est celui-ci : les transferts de données entre machines (MtoM).

Quand la CNIL s’en mêle pour éviter les dérives

Un autre enjeu important demeure l’utilisation de ces données : qui les récupère ? qui les traite ? Dans quel but final ?

A l’heure actuelle la Commission Nationale de l’Information et des Libertés (CNIL) n’a pas prévu de cadre légal spécifique aux objets connectés. Elle rappelle cependant que les entreprises qui récupèrent les données personnelles d’un individu doivent le faire dans un but bien précis et bien défini.  Une société ne peut donc pas collecter des données si elles ne sont en lien avec le service qu’elle propose à ses utilisateurs.

« Ainsi, une assurance qui voudrait proposer un contrat « as you drive » où le client paye au kilomètre qu’il parcourt avec son véhicule ne pourra pas vous demander toute autre information.  » – Olivier Desbiey (CNIL)

En conclusion 

Le marché de l’IoT, bien qu’il soit naissant, possède des perspectives très intéressantes de croissance. On chiffre cette évolution en termes de milliards d’unités vendues ! Cependant, il pose un certains nombres de questions sur la sécurité des données et leurs utilisations.

Pour aller plus loin, il existe des sites dédiés à cet univers comme objetconnecté.com ou encore internet-of-things.fr. Certaines entreprises participent à l’émergence et au développement du secteur. C’est le cas de La Poste et de son concours French IoT.