Les leviers du « buzz » : l’Hyperviolence

Les bruits du digital reviennent sur les leviers du buzz. Aujourd’hui, focus sur un autre phénomène de société : l’hyperviolence.

En faisant ce billet, j’ai l’impression de passer pour un vieux réactionnaire. Mais il s’agit de dire ce qui doit être dit. La musique comme tous les arts sont des reflets de notre époque. Les clips et les textes traduisent sa violence. Je reste scandalisé par la teneur des propos que l’on peut voir sur les réseaux sociaux. Mais ça, ça n’engage que moi.

Cependant, je m’offusque tout autant lorsque ceux qui sont concernés et qui devraient agir ne le font pas et nient, tout simplement une réalité décrite dans des clips. L’exemple qui pour moi est le plus récent (et je vous invite à me faire part d’autres suggestions) est le clip de « College Boy » d’Indochine, écrit et réalisé par Xavier Dolan.

Indochine – College Boy

Je ne m’y connais pas en vidéo mais je trouve le clip très esthétique et surtout très réaliste. Il y a un côté simpliste avec ces bandeaux sur les yeux, mais peut-être est-ce justement pour souligner qu’il est plus simple de se voiler la face que d’ouvrir les yeux ? Je ne sais pas. Ce que je sais, cependant, c’est qu’une polémique intéressante (quoi que peu légitime) a éclaté à la sortie du clip, début mai 2013. Cette polémique portait sur le fait d’une contextualisation de la violence.

Vous aurez compris mon avis. Pour moi, Xavier Dolan, n’a fait que mettre en image, une hyperviolence vécue par des milliers d’enfants chaque jour. Combien de suicides, chez les moins de 25 ans, déjà ? Quelques chiffres ici.

Outre cette polémique, c’est l’énorme distribution dont a joui ce clip qui m’intéresse. En effet, les images sont dures à regarder et je salue la performance des différents acteurs. Mais état de notre société oblige, la vidéo a été partagée encore et encore. Et cela, pour trois raisons :

– Dénoncer la violence du clip (approche négativo-active de la vidéo)
– Dénoncer la violence subie par de jeunes enfants/ados (approche positivo-active de la vidéo)
– Beauté et/ou violence du clip (approche neutre-passive de la vidéo)

Le choc créé par le clip a développé une volonté d’en parler, de discuter, de partager cette gênante et déstabilisante approche de la violence à l’école. Plus que des mots dans les journées ou des insultes sur les réseaux sociaux, cette vidéo est un morceau de vérité et de réalité si joliment présentée qu’elle ne peut laisser indifférent. Elle a été vue près d’1,3 millions de fois sur Youtube.

L’hyperviolence a été dans ce cas précis une raison du partage de la vidéo.